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Kiki

(la p'tite sorciere)

J'aime bien prendre mon temps

Et la plupart de ce temps

J'oublie qui je suis

Kiki - performance a duree variable - 5 a 20 minutes

J'y essaie de montrer simplement, sans fierté ni artifices, ce qu'il se produit quand je danse sur les musiques qui m'inspirent le plus, comme quand je suis dans ma chambre, ou en été écouteurs sans fil aux oreilles, ou dans la nature. L'inspiration est mouvante, donc chaque performance possède des musiques différentes. C'est une ode au moment présent, au risque et à l'inconnu. Une conquête de la présence et de la justesse, une mise à nue dans laquelle je tente de connecter avec celui que je suis quand j'oublie le monde. À chaque performance, j'explique à l'auditoire d'où m'est venue cette idée et dans quelle contexte mental je me place pendant la performance ; ces quelques minutes de médiation permettant de lire clairement l'action et mes intentions. Annuler le quatrième mur est une stratégie performative paresseuse. Trouver des moyens d'atteindre le public et de partager l'œuvre avec lui, en pénétrant à blanc dans son espace, est l'un des aspects les plus stimulants et les plus gratifiants du travail de performance. "Kiki", c'est mon surnom et un geste simple : vous partager mes inspirations du moment.

Calendrier

29/06/2023

Bastille de Grenoble

12/08/2023

Seguignas, Dordogne

17/10/2023

EVE, Universite Grenoble Alpes

Intentions

Faire

En danse, je préfère "faire" plutôt qu'"expliquer". Ça me permet de me concentrer sur mes actions de manière directe et non émotionnelle. Il n'y a pas de volonté de susciter des émotions, mais de les laisser émerger. Ce n'est pas la réalité détachée des théories, c'est la réalité d'un être humain concret engagé dans l'action. C'est la réalité des mes instincts, de mon physique, de mes préférences, de mes goûts et mes dégoûts, de mes envies, de mon humour, de mes peurs, mes décisions, mon sens des responsabilités, des choix et des actions. C'est tout ceci qui apporte le sens et la sensualité pour que la danse puisse être. Il ne s'agit jamais d'une simple imitation de la réalité, mais d'un lieu où naissent de nouvelles prises de conscience et de nouvelles réalités. C'est la magie du réel, du physique, de la substance humaine, qui peut être vue, entendue, touchée.

Ici

La réticence à utiliser des formes idéalisées et des modèles de jeu crée une qualité de vivacité apparemment involontaire, créant ainsi une atmosphère vibrante imprégnée par la simple présence sur scène. La danse, ainsi que l'œuvre elle-même, n'existent pas en tant que véhicules d'un quelconque message, mais sont intimement liés à la vie qui se déroule en eux et autour d'eux. Dans son état final, l'œuvre a sa place dans le monde concret pendant qu'elle est jouée et, à bien des égards, après. C'est là qu'elle fait ses déclarations. Sa présence est évidente. Elle dépasse les signes et les symboles. Notre perception de l'œuvre est libérée, car il n'y a rien qui ne puisse être compris. Lorsque cela se produit, l'œuvre devient autonome, composée sans la moindre trace d'effort ou d'artificialité. Tout est comme il faut, tout est à sa place. Aucun arrangement exagéré, aucune intention étrangère, aucun commentaire. L'expérience est involontaire. Ce que je vois, c'est la chose elle-même. La danse semble extrêmement naturelle et en même temps extrêmement artistique dans son naturel. Car elle a un aspect profondément personnel : mes musiques préférées, c'est le point d'entrée le plus clair et efficace possible dans ce processus.

Maintenant

Dans « Kiki », je déplace l'attention de mon propre mouvement à la situation chorégraphique dans laquelle je me trouve. Le corps peut faire des choses étonnantes lorsque l'on cesse d’y penser. En outre, pour bien danser, il faut atteindre un certain niveau d'inconscience de soi afin de devenir pleinement conscient de tout et de tous les autres, pour s'immerger pleinement dans le moment présent qui se déroule. La présence, dans le contexte de la danse, est liée à la clarté de l'action. La clarté de l'action est le résultat de la précision de l'intention. Chacun ressent le dégré présence différemment, mais chacun sait si quelqu'un est présent ou non, indépendemment de son dégré de présence.

Genese

Mon été 2023 fut partagé musicalement entre du rock'n'roll des années 60 et de la variété brésilienne : The Doors, Jorge Ben Jor, The Velvet Underground, Caetano Veloso... J'étais inspiré et je dansais partout, tout le temps, dans ma chambre, sur les places publiques, dans les parcs, sur les plages des lacs, aux arrêts de tramway. En parallèle, je fais l'acquisition de l'une des meilleures inventions du 21ème siècle : des écouteurs sans fil à réduction de bruit. C'est ça qui m'aura permis de pleinement succomber à mon addiction première, la musique. 

En juin 2023, l'Université Grenoble Alpes me propose de jouer le solo « My pea is over » à la Bastille de Grenoble mais j'ai absolument la flemme : voilà quatre ans que j'ai créé ce solo et mon inspiration est ailleurs, c'est-à-dire dans mes playlists. Plus précisément dans ma playlist « &ph&mère », celle qui regroupe toutes les musiques que je joue en boucle et qui m'inspirent selon les périodes. J'accepte la proposition de jouer à l'unique condition que je décide de ce que je montrerai.

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