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La Compagnie Pompoko

La définition du mot japonais Pompoko en français

En 2022 naît chez le danseur de breaking Killian Drecq l'idée de réunir autour du nom Pompoko ses projets de créations chorégraphiques hip-hop et sa volonté de connecter ses différents amis entre eux.

Que peuvent-ils créer ensemble pour rêver, pour raconter des mondes, pour dire la vie, pour avouer l'amour, pour décanter les émotions et pour profiter de vivre ? Pompoko, c'est au travers de créations chorégraphiques une exploration du moment présent, une collection d'histoires remplies de fleurs, une aventure poétique en bateau ou en montgolfière transportant ses artistes associés qui souvent, glorifient la vie d'une allégresse peu commune. C'est l'idée de réunir des amis lutins, pirates ou sorcières grâce aux arts du mouvement et de la musique. Pompoko, c'est un voyage proche des quatre saisons, des grandes étendues d'eau, des collines et des montagnes, de la ville, de la campagne et de tout ce qui est vivant pour le plus grand plaisir de ces derniers, d'autrui et de leur prochain.

Une vision de l'œuvre

Je ne cherche pas à faire un travail qui porte sur quelque chose. Je veux faire un travail qui est une chose.

La danse n’est pour moi pas un acte visant à faire avaler ma propre histoire à tout le monde, mais plutôt une tentative de produire de la clarté par l’action, ce qui permet à quiconque s’y engage de faire l’expérience de sa propre histoire. Une chorégraphie qui n’a pas besoin ni ne dépend de thèmes pré-déclarés pour justifier son existence. Le « monde » a-t-il besoin de thèmes et d’arguments pour justifier son existence ou s’expliquer lui-même ?

L’art nécessite un vide qui ne doit pas être comblé.

Une vision chorégraphique

Je pense que l’un des rôles principaux de l’art devrait être de contrebalancer la culture de la négativité, un triomphe constant de positivité.

La chorégraphie examine des questions soulevées à un moment et dans un lieu donnés, par un certain groupe de personnes, à travers certains ensembles d'outils et de processus. Les structures avant les effets, les systèmes avant le contenu. Les premiers sont des forces créatrices, les seconds, des sous-produits. La chorégraphie ne concerne pas la création de contenu, mais plutôt le processus d'organisation créative du contenu. Elle est la conscience mesurée dans le temps, l'espace et l'action. Pour ceci, je souhaite créer un endroit où les danseurs peuvent trouver le calme et un état d’être évident, qui leur permet d’être présents, de trouver leur intégrité, leur sensualité. Pompoko, c’est une vision d’un mouvement libre mais clair. Pour bien danser, il faut atteindre un certain niveau d’inconscience de soi afin de devenir pleinement conscient de tout et de tous les autres, pour s’immerger pleinement dans le moment présent qui se déroule.

Danseurs sous une lumière rouge en spectacle de hip-hop

Une vision de l'interprète

Je recherche la présence.

Dans le contexte de la danse, la présence est liée à la clarté de l'action. La clarté de l'action est le résultat de la précision de l'intention, qui est principalement le résultat d'une compréhension de la chose dansée et du contexte chorégraphique dans lequel elle se déroule. La danse est une question de compréhension de la responsabilité et de son fonctionnement. C'est la compréhension du contexte chorégraphique d'une œuvre qui permet aux danseurs de donner un sens à leurs actions. Il faut encourager les danseurs à avoir une vision chorégraphique de l'œuvre à laquelle ils participent. La façon d'y parvenir est de leur confier des responsabilités avec précaution. Les mettre dans des situations où ils doivent considérer l'ensemble chorégraphique et en faire une partie intégrante de leur processus.

Je cherche à encadrer le processus de manière claire et efficace, puis je laisse les danseurs créer leur propre contenu dans ce cadre. J'ai le sentiment que le fait d'essayer de trouver et de contrôler le contenu d'une chorégraphie, à partir d'une position extérieure, rend le processus créatif inefficace et déresponsabilise les danseurs, en les limitant à n'être que les véhicules des idées, des pensées et de la vision de quelqu'un d'autre. Je recherche la réalité d'êtres humains concrets engagés dans l'action. C'est la réalité des instincts, du physique, des préférences, des goûts et des dégoûts, des envies, de l'humour, des peurs, des décisions, du sens des responsabilités, des choix et des actions des individus qui apporte le sens et la sensualité pour que la danse puisse être. Il ne s'agit jamais d'une simple imitation de la réalité (souvent celle du chorégraphe), mais d'un lieu où naissent de nouvelles prises de conscience et de nouvelles réalités.

Les danseurs sont encouragés à "faire" plutôt qu'à "expliquer". Cela leur permet de se concentrer sur leurs actions de manière directe et non émotionnelle. Il n'y a pas de volonté de susciter des émotions, mais de les laisser émerger.

Danseur qui se recouvre la main

Une vision du chorégraphe

Pour moi, l'art de la chorégraphie consiste principalement à identifier précisément les phases du processus dans lesquelles ma présence est nécessaire et celles dans lesquelles elle gênera, dérangera, distraira, privera d'autonomie, contrôlera, limitera, retiendra et embrouillera les danseurs.

Faire confiance aux danseurs et à ce qu'ils font instinctivement. Jusqu'à la fin, ne donner aucune correction sur les mouvements à qui que ce soit. Je pourrai le faire à la fin, si nécessaire. Essayer de repérer les nouveautés qu'ils proposent, les choses que je ne connais pas, même si elles sont très différentes de ce à quoi je suis habitué ou de ce à quoi je m’attendais. Car je cherche toujours un moyen de leur permettre d'être présents de manière authentique, de conserver leur personnalité individuelle, leurs forces et leurs faiblesses.

Changer d'avis, à propos de tout, est une partie indispensable du processus artistique. D'une certaine manière, c'est de cela que sont faits l'apprentissage et la création. Une longue série de nouvelles prises de conscience, de perceptions modifiées, d'abandon d'anciennes convictions et d'accueil de nouvelles. Le processus artistique est en quelque sorte plus lié à ces changements constants qu'à l'établissement de vérités permanentes. C'est lié au fait que le processus artistique est un acte de questionnement permanent, plutôt qu'un acte visant à trouver des réponses. Ce qui "fonctionne" à un moment donné est dynamique, insaisissable et changeant, profondément influencé par le contexte dans lequel l'œuvre est réalisée, et si l'on n'est pas capable de changer d'avis par rapport à cette simple question, qu'est-ce qui "fonctionne" réellement, le processus artistique stagnera et finira par mourir.

- Killian Drecq

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